Traitement de l’entorse de cheville par la Méthode Busquet

La Méthode Busquet, une méthode globale pour prévenir les récidives de traumatisme

Comme toute lésion, l’entorse de la cheville doit être traitée dans une démarche qualitative et pérenne pour s’assurer de la bonne cicatrisation du ligament et empêcher la récidive de blessure.

Lors d’une rupture des ligaments de la cheville, le corps met en place des stratégies musculaires allant du pied à la tête afin de compenser le traumatisme.
Pour ne pas laisser le patient « dans sa lésion », il faudra donc le traiter en priorité dans sa globalité (équilibre postural), en plus des techniques de rééducation classique.

Avez-vous déjà vu une entorse de cheville avec une torsion isolée de celle-ci, c’est-à-dire sans que le patient ne développe une parade posturale pour éviter la chute ? Non !

Quelles stratégies musculaires le corps met-il en place pour compenser l’entorse ?

Le tableau clinique est bien évidemment différent dans chaque cas, mais nous retrouvons des tensions musculaires (appelées des surprogrammations dans la Méthode Busquet) assez communes à chacun.

Le bilan de ces surprogrammations doit être réalisé comme il est enseigné au cours de nos formations, du pied jusqu’à la tête. De celui-ci découlera un traitement adapté et propre à chaque cas.

Le mécanisme en varus de l’articulation de la cheville entraîne généralement :

  • une surprogrammation de la chaîne croisée d’ouverture du pied : muscle jambier postérieur et long fléchisseur propre du gros orteil,
  • une surprogrammation de la chaîne d’extension du MI ? (triceps et quadriceps) donnant une antériorité iliaque homolatérale à la lésion,
  • une surprogrammation de la chaîne d’extension lombaire (carré des lombes controlatérale) donnant une rotation lombaire controlatérale à l’entorse,
  • une perte de mobilité du diaphragme qui a bloqué sa course musculaire au moment de la lésion,
  • et une perte de mobilité des chaînes d’extension et de flexion controlatérales au niveau cervical.

Toutes ces surprogrammations doivent être traitées par des postures de relâchement (enseignées au cours de nos séminaires).

Quelles conséquences pour le patient sans traitement global ?

Si ces surprogrammations ne sont pas traitées, le patient continuera de marcher sur le bord externe de son pied, rendant ses appuis erronés et donc sa cheville instable. Ajoutons à cela que le ligament restera dans sa course externe, entraînant un défaut de cicatrisation et donc des douleurs à moyen voire long termes.

Par exemple, si l’antériorité iliaque n’est pas traitée, le membre inférieur aura un excès de rotation externe de hanche, compensé par une rotation interne du segment jambier, augmentant ainsi le varus de cheville et l’appui sur son bord externe. Nous comprenons donc que la proprioception sera erronée car les surprogrammations perturberont les mobilités segmentaires, dont la cheville sera la principale victime.

À long terme, le patient installera d’autres stratégies musculaires et donc posturales pour palier au déficit fonctionnel que son corps aura mis en place après la lésion. D’autres unités fonctionnelles pourront en être des victimes collatérales. Qui n’a jamais eu à traiter des lombalgies aiguë ou chronique dont le point de départ a été une entorse de cheville mal ou du moins incomplètement traitée ?

À tout cela et en parallèle de cette approche, la rééducation classique (lutte contre les troubles trophiques, contre la douleur…) et la reprogrammation neuromotrice (également enseignée par la Méthode Busquet) de la cheville ne devront pas être négligées, et devront être réalisées au moment clé des phases de rééducation, pour un retour à une fonction de cheville sécurisée, non douloureuse et performante, sans récidive.

Jean Philippe REMON
Kiné du sport et formateur de la Méthode Busquet.

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